La Brèche et le vieux marché couvert
la Brèche, rue Casanova et le vieux marché couvert.
Avant de reprendre l'avion pour Alger, j'étais curieuse de découvrir sur leur campus à Constantine la jeunesse éduquée qui fera l'Algérie de demain. Mais dans la vieille ville de Constantine, je voulais d'abord revoir le 4 rue Casanova où mon grand-père et mes oncles avaient un grand magasin de tissus indigènes en gros. Je voulais aussi pénétrer dans le vieux marché couvert où j'accompagnais ma tante Yolande. De là date mon amour de tous les marchés et de leurs étals. J'espérais aussi trouver de l'eau de rose artisanale, spécialité de Constantine. Ma grand'mère la faisait elle même à la maison. Je l'ai raconté.
La Brèche Très belle esplanade aménagée avec la vue sur la plaine du Hamma et les Monts du Chettaba, mais on n' y vend plus de " créponnets".
L'esplanade et le Palais de Justice.
Très beau panorama depuis l'esplanade malgré la brume tenace de printemps.
De l'esplanade, on peut voir les grands hôtels, l'hôtel Ibis et au fond le Novotel, le plus récent. Là se trouvait approximativement, je crois, le Casino détruit.
Mais pourquoi ce laisser aller ? regardons ailleurs ! vers la grande poste ! Au sol, l'ombre de Zina et la mienne.
La Poste
Ou bien le théâtre devant lequel se déroule un bien curieux petit commerce, une Bourse parallèle probablement.
Le vieux marché.
Le policier n'est pas d'accord pour que je photographie ce coin ! Et pourtant l'état d'urgence a été levé en février 2011. Il dresse ses deux mains. Il y a un poste et le Palais de Justice par ici ! je proteste : " Mais c'est le marché qui m'intéresse et de l'autre côté j'ai le soleil dans les yeux ! " De toute façon trop tard ! la photo est prise et il n'a pas confisqué mon appareil. Il doit aussi se demander pourquoi je prends la photo d'une vieille bâtisse à la façade lépreuse, pourrie d'infiltrations, sans intérêt à ses yeux. C'est sûrement louche !
A plusieurs reprises, Zina m'a mise en garde même à Alger :" Non ! pas ici ! il y a la police ! ou les militaires ! ou l'entrée ou la sortie de la mosquée". Cette présence, cette pression constante est-elle due seulement aux élections proches?
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Devant le marché couvert.
Les sacs de jute viennent de Côte d'Ivoire mais sûrement pas les artichauts, présentés à même le sol sur une planche !
Nous avons bavardé avec les poissonniers sur les difficultés des pêcheurs, admiré l'étal du marchand de dattes puis beaucoup cherché de l'eau de rose, mais " l'eau de rose c'est en Juin " me disait-on partout. Un vieux marchand a sorti d'une étagère de l'eau de rose dans une petite bouteille de soda en verre , la dernière, m'a-t-il dit.
Au contrôle, avant de prendre l'avion, la préposée m'a jeté un regard excédé : Quest-ce que c'est que ça ? Et bien sentez, ai-je dit, humble et prête à toutes les bassesses pour garder mon eau de rose. " dans une bouteille en plastique ! pas dans du verre ! allez !"
Zina :" je te l'avais bien dit qu'elle te laisserait passer ! Ils ont l'habitude !
Approvisionnement en poissons plutôt modeste, surtout dans une ville de l'intérieur.
Magnifique étal de régimes de dattes. Et des dattes de toutes les tailles, sous toutes les formes, en poudre, en pâte, en pot, en vrac,
A la recherche de la rue Casanova. Des passants nous ont bien renseignées. Ils connaissaient la rue Casanova, aujourd'hui rue Bouali Saîd. Je n'étais pas sûre du numéro. Je n'ai pas vu l' ancienne plaque émaillée de la rue mais elle existe encore, m'a-t-on dit.
Vieilles rues, fenêtres grillagées, climatiseurs.
Pittoresque étalage!
Là, je crois bien que nous y sommes.
Probablement le 4 rue Casanova, magasin de tissus en gros où mon grand-père et 3 de mes oncles ont travaillé jusqu'en 1957, date à laquelle ils ont tous quitté l'Algérie et je n'avais jamais revu Constantine depuis exactement Juin 1957, date de la Bar Mitsva de mon cousin Jean Lou, célébrée dans la synagogue de mon grand-père dite "temple algérois" aujourd'hui détruite, puis dans la grande maison mauresque de la grand'mère Attali. Cette maison est devenue une garderie. Elle est en mauvais état mais je n'ai pas eu le temps de la voir.
Une correspondante, et je la remercie, m'envoie une photo ancienne( 1930-1940?-) du 2 rue Casanova à l'époque où il y avait à cet endroit une bijouterie appartenant à un Mr Meyer Hassoun.
Un membre de sa famille transformera ensuite ce local en magasin de vêtements, me dit-elle..
Je n'ai pas eu le temps non plus de voir la ville nouvelle sur Rhumel qui va permettre de désengorger la vieille ville asphyxiée par la surpopulation et la circulation.
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