Mon petit jules paris 2013
 
 J'adore le bruit de la pluie qui goutte sur le zinc du petit balcon.
 J'adore à l'automne l'odeur encore chaude de la terre mouillée et des champignons enfouis sous les feuilles décomposées.
J'adore regarder le ciel, portée sur le dos par l'eau de ma méditerranée.
 J'adore le glouglou de la machine à café le matin et l'odeur.
J'adore les bruits sous ma fenêtre, quand l'hiver les étouffe un peu, du marché qui se réveille à l'aube.
J'adore le forsythia qui sort de l'hiver le premier, la pelouse de mon jardin couverte de primevères, narcisses et jonquilles et le muguet de mai si parfumé qui prend son temps pour sortir mais finit par envahir toute la plate-bande en débordant sur le gravier.
 J'adore le gros lézard qui me fixe en continuant sans s'émouvoir à prendre le soleil sur la grosse dalle de l'entrée.
J'adore, en Août, les hirondelles qui par centaines trissent (tvit!tviit!tvitt) le rappel pour le départ, alignées sur les fils électriques devant ma maison comme autant de petites noires sur une portée.
J'adore la merlette apprivoisée qui attendait confiante mes miettes de pain jusqu'au jour où me croyant délaissée je la découvris avec ses plumes arrachées éparpillées petit corps inerte...Au diable le chat du voisin ! Sale prédateur ! il fait fuir tous mes oiseaux ou les tue !
J'adore les goélands du parc pauline qui défendent becs et ongles leurs petits contre l'homme.
J'adore le souvenir des giboulées à l'équinoxe de printemps ou à l'automne et du tonnerre en échos dans les gorges du Rhumel de mon enfance.
J'adore le souvenir des grandes tablées des fêtes familiales quand mon grand-père chantait son Dieu qui nous protégeait tous.
J'adore l'odeur de fleur d'oranger, de cannelle et de vanille des pâtisseries de sucre et de miel de ma grand'mère Clara. Et  les odeurs d'épices fortes et de cumin de ses "tfinas" du samedi à Constantine.
J'adore les chants sacrés, la sonnerie du choffar, la musique baroque, Schubert, Watteau et Corot, Flaubert, les paysages de collines de Kabylie et de dunes du pays des Chaouias.
Mais j'adore par-dessus tout  le rire de mes 9 petits-enfants réunis autour de ma table
et cette photo du petit Jules qui ébauche un sourire, un soleil après les larmes.

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