1957 Intermède en israël

Israël



.

 ETE 1957       Intermède  en Israël
 

Mes découvertes dans un champ du kibboutz Kfar Giladi Août  1957. Ces silex vont rejoindre le Musée préhistorique du kibboutz. J'ai aussi trouvé des douilles de combats récents des Anglais de la Palestine mandataire contre les juifs du Kibboutz ( voir document ci- dessous )


 



  ,

                   La pause. On reconnaît Hubert Habib avec son chapeau au 2 ème plan. Je suis dans l'ombre de notre  "chef de chantier".  

Début Septembre 1957, je revins d’Israël où j’avais participé au 9ème camp d’étudiants pendant le mois d’Août et travaillé la terre dans un kibboutz : cueillette des pommes, poires, vendange, champs à dépierrer. J’ai eu l'extrême surprise et l’immense joie de découvrir des pierres  préhistoriques en ramassant les cailloux sous un soleil de plomb dans les champs à dépierrer. La terre en avait été retournée en vue de culture. J'avais du mal à y croire. Je tournais et retournais mes trouvailles dans tous les sens. Etait-ce possible? Il s'agissait bien de silex taillés ! J'appelais les autres à la rescousse. Nous étions tous perplexes. Le rythme du dépierrage ralentit considérablement. Nous cherchions des silex.
Ma compagne de travail, une Belge, fut prise de malaise et se reposa sous un arbre, à l’abri de la chaleur, sous le regard attendri du vieux "haver" paysan qui dirigeait notre petite équipe. Il est assis au 1er plan sur la photo de groupe au moment de la pause. Nous commencions à travailler dès 4 heures du matin pour éviter les heures les plus chaudes et le réveil total des guêpes dans les vignes. J’allais de découverte en découverte, des silex taillés de l’âge de pierre : des pointes de flèche, des lames, des bifaces en «  coups de poing ». J’en trouvais des quantités, j’avais la main heureuse ou l’œil averti, mais je fus victime d’un vol sur le bateau au retour. On m'a aussi volé des photos. Le voleur ne me laissa qu’un exemplaire de chaque spécimen de silex que je conserve précieusement mais que je me propose de renvoyer au Musée préhistorique qui fut créé ensuite après des fouilles dans ce kibboutz de Kfar Giladi, en Haute Galilée. J’ai eu l’immense honneur et la fierté de travailler sur une terre de sable et de pierre, abandonnée depuis la  Préhistoire, de mettre à jour et de toucher des outils et des armes d’hommes du néolithique (#6000 ans ?). Des fouilles archéologiques furent ensuite organisées après 1957 par J. Kaplan et en 1962 dans ce kibboutz. Mais j’ai trouvé aussi des douilles de balles de batailles récentes contre les Anglais de la Palestine mandataire qui pourchassaient en juin 1945 à coups de fusil les immigrés juifs clandestins arrivés de Syrie et du Liban ( voir document ci-après ) dans ces champs en friche disputés. On y  cultive enfin !



    Kfar giladi: la piscine récemment.         Ancienne salle à manger collective où nous prenions nos repas.
      


La piscine en 1957 au milieu de nulle part. Il y a des arbres aujourd'hui et des cultures autour. J'ai pris cette photo mais nous n'étions là-bas ni en villégiature ni en colonie de vacances et nous n'y avions pas accès. Et les kibboutzim avaient autre chose à faire. La piscine était utilisée par quelques touristes israéliens (une ébauche de tourisme à ce moment-là qui s'est beaucoup développé depuis) et des convalescents, le plus souvent des blessés de guerre en convalescence.

  Piscine kfar giladi 
Afflux de touristes aujourd'hui 2014 et autour champs cultivés.



 
 

Musée Préhistorique de kfar Giladi.
 




Un groupe d'étudiants francophones avec le chef du camp Zigi en 1957 à kfar Giladi : je suis assise dans l'ombre, au sol, 4ème en partant de la droite.
J'ai retrouvé en 2014, après tant d'années, grâce à internet, Hubert Habib, le garçon au chapeau assis au sol 3 ème à partir de la gauche. Aujourd'hui il est Président d'une association d'aide aux mutilés de guerre en Israël.

 
  Avec le Président de l’Etat d’Israël Ben Zvi. Août 1957
  J’eus aussi le privilège de faire partie de la délégation d’étudiants francophones reçue par le Président de l’Etat d’Israël Ben Zvi. J’avais arboré ma plus jolie robe, dite « à légumes », offerte par Paul, mais j’étais dans un pays de pionniers en kaki et pataugas ! Une jeune amie française d’Alger également conviée avec son compagnon fit de même. Nous devions détonner un peu ! « Le chic parisien ! », ai-je entendu chuchoter dans notre dos.

  * Le couple à l’extrême gauche, 
lui déjà dentiste debout, elle à genoux, mes amis algérois, émigra en Israël, après l’exode d’Algérie.


 
  Kfar-Guiladi

 Kfar-Guiladi (??? ?????) est un kibboutz créé en 1916 en Haute Galilée sur la route reliant Metoula à Rosh Pina, par des membres de l'organisation Hashomer. Ces derniers baptisent le lieu "Kfar-Guiladi" en souvenir d'Israël Guiladi, qui compte parmi les fondateurs de Hashomer. En mars 1920, les membres du kibboutz combattent aux côtés des pionniers de Tel Haï, puis, après la mort de Joseph Trumpeldor et le recul des combattants de Tel Hai, ils abandonnent à leur tour Kfar-Guiladi.

 À l'époque de l'immigration illégale, Kfar-Guiladi représente un considérable centre de passage de clandestins venus de Syrie et du Liban. En octobre 1945 un groupe de clandestins juifs est repéré par les gardes-frontières anglais et pisté depuis la frontière jusqu'à Kfar-Guiladi. Alertée, l'armée mandataire encercle le kibboutz et exige la sortie des réfugiés. Face au refus opposé, les Britanniques entrent en force dans l'enceinte du kibboutz. S'ensuit une altercation armée opposant Britanniques aux défenseurs de Kfar-Guiladi, soutenus par les membres d'autres implantations de Galilée venus prêter main-forte. Deux des membres de Kfar-Guiladi trouvent la mort. Les clandestins ne se rendront pas.

 Aux abords du kibboutz le cimetière, devenu depuis panthéon des défenseurs de Tel Khaï et des gardes du Hashomer, abrite la célèbre statue du lion de Trumpeldor. Chaque année une cérémonie de souvenir y est célébrée.

  Claude au raisin

Portail d’Israël



 

Ajouter un commentaire