Visites du vendredi à la famille : El-Biar, Fort de l'eau et Ain taya (ex La Pérouse)

 
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  Un beau ciel sur la mer agitée à Fort de l'eau mais trop de pluie pour visiter la ville.

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Toujours la pluie ! des hallebardes vraiment ! Zina est au volant. Impossible de sortir de l'auto ! Alors dans les embouteillages, sur l'autoroute est-ouest vers le centre d'Alger je n'ai rien vu. Je crois avoir aperçu la rue ex d'Isly mais je n'ai pas reconnu la pharmacie de Jac. J'ai entrevu le Lycée Bugeaud, les chevaux mythiques transférés à Bab el oued de Diar el Mahçoul  et les 3 horloges. Elles sont si petites ?
Nous reviendrons.
                                                                                                            
Notre Dame d'Afrique se perd dans les nuages ( ci- dessous ).          

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  Le ciel d'Alger et la mer à l'équinoxe de printemps.
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Alger ? Le ciel est noir au dessus d'El Kettani. Les piscines avec leurs faïences restent bleues (mars 2014).
 
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Et voilà El kettani l'été photo Cl. Pernice. Août 2010. A gauche un drapeau algérien et un autre au-dessus de la piscine.

   Je note qu'un port de plaisance et de pêche est édifié sur ce bord de mer. Et il en sera ainsi sur toutes les plages que nous fréquentions autrefois : Fort de l'eau ? Un chantier pour un port maritime pour des navettes vers la ville. Les embouteillages sont insupportables. La Pointe Pescade ? un chantier pour un port de plaisance. La Madrague ? je n'ai pas vu beaucoup de sable. Port de plaisance et vastes gradins en béton jusqu'au bord de l'eau. Ces transformations correspondent à d'autres conceptions des plaisirs de la mer, pour d'autres vacanciers, d'autres femmes qui peuvent ainsi admirer la mer et surtout surveiller leur progéniture au sec et sans sable qui s'infiltre partout sur leurs longs vêtements.


 En outre,  Vendredi est "jour de prière". Peu d'activités donc. Les hommes en djellaba blanche ou habillés de qamis, longues chemises avec pantalons plus ou moins longs comme des afgans, pakistanais etc. quelquefois avec une barbiche teintée au henné se pressent vers la mosquée. Zina préfère les éviter et moi j'évite de prendre des photos !

 Nous ferons donc des visites privées. Zina, toujours au volant dans les embouteillages, a programmé, en fonction  des endroits que je veux revoir, un ordre de priorité.
 Je tenais à retourner à El Biar et à revoir le merveilleux belvédère dit autrefois :" jardin st Raphaël", au bout du chemin Vidal, but jadis de ma promenade quotidienne avec mes deux petits. Nous  sommes allées à El-Biar et je n'ai rien retrouvé, pas même reconnu le petit immeuble du 219 bd Gallieni où nous avons habité 3 ans et demi.  Personne autour de nous n'avait entendu parler de ce jardin. Probablement avait-il changé de nom.
Nous irons donc à El Biar voir une de ses nièces : "elle connaît sûrement et en même temps elle va s'occuper de retarder ton billet d'avion". Ainsi en a décidé Zina : pour aller à Biskra, il fallait deux jours de plus au moins. Avec elle il est difficile de négocier !

 Première visite : El Biar.

 
Et d'abord El-biar, toujours à la recherche du jardin st Raphaël, chez Saleha, une nièce de Zina, la fille de Ghalia une des 7 soeurs.
 Cette fine et gracieuse jeune femme, manifestement épanouie, nous accueille dans une villa coloniale du quartier Clairval, à El Biar entourée de ses 3 fils de 10, 12 et 13 ans Sami, Anis et Nazim.
 Saleha est agent à Alitalia, son mari, d'origine kabyle, pilote, commandant de bord à Air Algérie. Ils occupent une vaste maison familiale au charme désuet qui va être vendue par les héritiers. Le jeune couple fait construire une maison à El Biar aussi, dans le quartier privilégié de Chevalet.
 Bel exemple de réussite. Saleha, orpheline, a fait des études de psychologie. Son père est mort à 34 ans électrocuté par un fer à repasser. Ghalia, sa mère, couturière-retoucheuse, mariée très jeune, a élévé seule ses 7 enfants dans le quartier populaire de  Bab el Oued, soutenue, aidée par toute la tribu.
 Saleha est heureuse de notre visite, déçue de nous voir partir, elle insiste pour que nous restions davantage, que nous revenions partager un repas, elle peut s'occuper du billet pour retarder mon départ mais elle n'a jamais entendu parler de ce jardin St Raphaël ! Elle n'est pas du cru !


 
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J'ai, malgré la pluie, tenu à visiter le jardin. J'adore la pluie et l'odeur des jardins mouillés. Et je suis tombée sous le charme de ce très vieil abricotier, négligé, qui se donne tant de mal pour fleurir encore un peu. Sous l'arbre et sous la pluie Zina et Saleha.

 Deuxième visite : les " voisines" à Fort de l'eau.

 
Ce petit immeuble de fonction en banlieue sans caractère des années 1980 a un corps : "les voisines" et un grand coeur : Zina. Zina est aussi capitaine à bord, "syndic" à elle toute seule, entrepreneur de travaux, décoratrice, médecin des âmes, caisse de solidarité. Elle a organisé la quête pour permettre le voyage et les soins coûteux d'un jeune malade : " on s'est cotisé ! " dit-elle... J'en reparlerai. En attendant, première approche.

 

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Les jeunes rencontrées sur le palier : Vendredi " jour de prière " toutes les filles sont à la maison. Pas de cours. Les garçons sont à la mosquée, peut-être au foot. La petite, toute en noir, vient d'un immeuble voisin, elle s'est couverte ainsi pour traverser la rue ! En banlieue pauvre ces vêtements sont plus courants que dans le centre d'Alger où j'ai vu des hidjabs  mais pas de djilbabs.

 
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   Fatima, la voisine de palier en face nous ouvre sa porte, tout sourire. Surprise ! mais nous entrons chez Zina ? Non !  mais c'est Zina qui a inspiré "copier - coller" la décoration moderne, sobre et fonctionnelle de cet appartement  : fauteuils noirs, murs blancs, carrelage en comblanchien, décor minimaliste, plantes vertes, tapis modernes ! Ordre et propreté. "Je me suis débarrassée de tout le fatras ! " dit Zina. Fatima, sa voisine, a suivi....
 Fatima  en 1989 a donné naissance à des triplés : 1 garçon et 2 filles. Elle a 2 autres enfants. Qu'à cela ne tienne ! Zina qui a déjà 2 enfants, une fille, Hind née en 1979 et un garçon Mehdi né  en 1981, adopte le bébé Marwa de sa voisine de palier sans formalités. Elle l'élève complètement : " c'était comme ça chez nous à la Kasbah où je suis née ! ". dit-elle.
J'aurai l'occasion de constater 2 fois encore que cette pratique de l'adoption sans formalités est courante dans ces familles nombreuses. 2 jeunes filles que j'ai vues dans le cercle élargi de cette vraie tribu dans le Sud à Ouled Djellel : l'une recueillie, confiée par sa famille  pauvre  à une nièce de Zina qui n'avait pas encore d'enfant et l'autre "trouvée" proprement "jetée" - peut-être par des nomades dit-on - et vouée à la mort parce qu'elle présentait une malformation.  Un autre membre de la famille surpris par des vagissements insolites dans une poubelle a recueilli et adopté l'enfant.
Soigné par un chirurgien qui a pratiqué gratuitement - il connaissait les circonstances de l'abandon- une opération délicate, ce bébé est devenu une magnifique jeune fille. Je note cependant que dans les 3 cas, il s'agit de filles.
  Aujourd'hui encore Marwa est " la fille de Zina", au même titre que Hind. Marwa a un master de gestion mais ne trouve pas de travail, drame de beaucoup de jeunes diplômés, en Algérie aussi. C'est le cas de Ratiba, l'épouse de Mehdi. Zina a décidé de s'en occuper. " Quelque chose à faire, n'importe quoi sinon ma fille va déprimer."


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Marwa, " la fille" de Zina est une superbe jeune fille de près d'1 m 80. Le soir, pendant que Zina et Ratiba faisaient leur prière, elle est venue s'asseoir à côté de moi pour parler mais j'étais si fatiquée du manque de sommeil de la nuit précédente ! Elle apporta, à ma demande, un Coran et un livre de prières que dans le tourbillon de ce séjour, je n'aurai pas le temps de lire.

 Troisième visite : "chez maman" à Ain Taya, à l'est d'Alger, au bord de l'eau.

 
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 "Maman" c'est Sakina, la mère de Kamel, le mari de Zina, professeur de français, décédé à 47 ans, foudroyé par une crise cardiaque dans sa cuisine le matin du 1er janvier 2000.
  Cette ancienne Directrice d'école à Medjana en Kabylie entre Bordj et Bougie vit maintenant dans une maison familiale au bord de la mer à Ain-Taya, ex La Pérouse, avec son fils Samir, médecin du travail, Nawel, la 2eme épouse de Samir et ses 3 fils. Le 24 Mars 2006, la première épouse de Samir est morte en donnant naissance à des jumeaux. Ces 2 garçons de 8 ans, à la belle tête noble, sont très réservés. Le 3 ème m'a paru plutôt indiscipliné avec le désir évident d'imposer sa présence au détriment des jumeaux. Nawel se défend pourtant de le trop choyer. Sur la photo il fait le clown pour amuser Mariah la coquine visiblement séduite.

 La grande maison vue de l'extérieur, grise et ocre est triste sous la pluie mais le jardin avec les citronniers en fleurs a le charme des jardins de curé.


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  Le Dr Samir A. et son épouse Nawel dans leur jardin. Il pleut, il fait froid. Nawel a enfilé un anorak pour sortir, à ma demande, dans le jardin.
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   La maison vue de l'extérieur sous la pluie.

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Les citronniers sont en fleurs et portent déjà des fruits. Et que la citronnade servie par Nawel avec des "montecaos", était bonne !

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