2014 Les cigognes sont vraiment parties
kar chara en 2014
Kar Chara en ruines.(voir dans les Souvenirs: IV Constantine le texte Kar Chara années 1940-1950 ).
Je savais que Ka Chara avait disparu. J'étais curieuse de voir. Je n'étais pas peinée que le temps et les hommes aient eu raison de batisses vétustes et insalubres. La partie la plus ancienne du quartier datait du XVIIIème siècle, du "bien aimé" Salah Bey !
Après la visite au " 44 " nous avons donc emprunté les escaliers qui menaient au Midrach et au four banal, rue Thiers.
Le Midrach est devenu un centre islamique et le four banal est fermé depuis 3 ou 4 ans pour des questions d'héritage, d'après les 2 hommes debout devant la boutique d'électronique, interrogés par Zina. J'ai pu faire un cliché de la porte du four et au dessus de la "petite fenêtre à la matrone"- matrone qui, m'a-t-on dit, balançait des seaux d'eau sur les garnements chahuteurs et qui nous intriguait tant !.( voir le texte : "le four banal" dans Les Souvenirs IV Constantine).
le four. fermé depuis 3 ou 4 ans. ( photo Mars 2014)
Le Midrach à gauche et Zina de dos à droite. Au fond de l'image on aperçoit le Lycée. ( photo de Mars 2014 ).
Direction rue de France, curieusement désignée ainsi encore par des habitants ! Autre paradoxe ! rue de France, rue Casanova, rue " Roll " ( Rouhault de Fleury) ne sont pas désignées autrement, à ma connaissance, par beaucoup ! La rue de France a tenu bon ! Elle a résisté à rue d'Angleterre, puis du Lycée sous Pétain, à rue du Sergent Atlan après la 2ème guerre mondiale et même à 19 Juin 1965 ! Un commerçant à qui je demandais le nouveau nom de la rue me répondit étonné de ma question : rue de France. Il faut reconnaître que 19 juin 1965 c'est moins facile à dire et à retenir ! rue du coup d'Etat c'est mal porté ! Et Boumediene a mieux pour le célébrer ! L'aéroport international par exemple. Les édiles sont parfois en panne d'inspiration !.
Au passage, je reconnus le Lycée de garçons puis le cinéma de notre jeunesse rue de France ex Vox devenu cinémathèque, fermé comme tous les cinémas et brasseries à Constantine.
Le Lycée.
Ex cinéma Vox, le cinéma de notre jeunesse !
Puis des escaliers pavés et des ruelles dans les vieux quartiers et... des ruines!
Photo ci-dessus prise à Ka chara ou dans la Souika.
La végétation s'installe par- dessus les maisons effondrées.
Peu à peu la nature reprend ses droits sur les ruines et les autos prennent leurs aises..
Puis nous avons osé la gargote pour les brochettes et les merguez et le café maure ensuite pour un thé bouillant à la menthe et avec "le turban".
Le petit déjeuner au Novotel et le dîner dans une vraie gargote à toile cirée mais avec une excellente viande dans une vitrine réfrigérée.
Zina et moi avons l'oeil.
Au Novotel Dans une rotisserie.
Au café maure, le garçon, après quelques confidences désabusées sur sa vie, a voulu nous offrir le thé, mais nous n'avons pas accepté.
Le jeune homme sert le thé bouillant de cette grosse théière ventrue en simili cuivre en levant et abaissant la théière pour faire monter l'écume, le "turban". J'ai vu partout de ces théières en matériau indéterminé couleur vieil or même dans la maison d'Ouled Djellal près de Biskra...
Au café maure. Bien entendu nous étions les seules femmes. Tous les hommes sont restés très discrets, comme indifférents à notre présence. Ils respectent l'âge.