Alger, le centre ville.

La promenade continue avec Zina et Marwa.

   
  Le centre ville est relativement préservé de la laideur des paraboles, climatiseurs et rideaux.
Et on retrouve intacts et bien entretenus des bâtiments qui font partie du patrimoine architectural varié de la capitale à l'époque coloniale. Beaux  immeubles haussmanniens avec balustres, corniches et moulures, néo mauresques style dit Jonnart (la Poste, le MAMA), néo-renaissance ( l'Opéra).
  On peut cependant sur ces clichés pris sur l'ex Place du Gouvernement, "Place du Cheval" B'last el oud, devenue, privée de son cheval, " Place des martyrs" constater la dégradation des trottoirs et aussi remarquer que des terrasses d'immeubles ont été fermées et aménagées en logements.
La statue équestre du Duc d'Orléans érigée le 28 Octobre 1845 resta 117 ans sur la Place du Gouvernement. Elle est aujourd'hui à Neuilly sur Seine. Un 2 ème exemplaire de cette statue est en Normandie dans le parc du château d'Eu.

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  Zina et Marwa sur la Place.

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 L'Opéra style néo Renaissance reconstruit après un incendie.

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Le Tantonville et l'Opéra face au square ex Bresson, Port Saïd aujourd'hui, je crois.

Avant d'arriver rue ex d'Isly nous nous sommes arrêtées dans une rôtisserie pour manger brochettes, merguez et poulet grillé ! pas du chawarma !  Rôtissoire  alimentée au gaz très  peu cher en Algérie depuis la découverte en 1956 des gisements de Hassi Messaoud et Hassi R'Mel, découverte qui a modifié un temps les enjeux du conflit.

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Curieux escaliers recouverts de plastique. Marwa s'en amuse



 Puis visite pélerinage pour Zina qui enfant venait voir son père et moi mon mari dans cette pharmacie 8 rue d'Isly devenue "Nour" (Lumière) magasin de mode, 8 rue Larbi ben Mhidi.

Nour" 8 rue Larbi Ben Mhidi
    ex Pharmacie 8 Rue d'Isly.

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   2014 Nour "Lumière" magasin de mode 8 rue Larbi ben Mhidi                  
                                                                                                           
                                                                                                          Années 1950 Pharmacie 8 rue d'Isly.

 
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Devant la boutique "Nour", Zina et trois élégantes.

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Intérieur de la boutique jadis pharmacie.
 

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Boutique et accueil agréables. Ici pas trop de contrefaçon chinoise. Pas de hidjab jordanien ! Les Jordaniens détiennent le lucratif marché du hidjab que les Chinois essaient de concurrencer.

 
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Elégante heureuse de ses achats !


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 Derrière la grille du portail d'entrée de l'immeuble, Zina se souvient. Mais à l'intérieur, comme dans presque toutes les parties communes des immeubles anciens, le spectacle est désolant. Marwa garde son sourire.

Continuons notre promenade vers la Grande Poste et la rue ex Michelet.

 
Cinema le club
 
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Cinéma "le Club" 26 rue d'Isly, puis cinémathèque algérienne 26 rue Ben M'hidi, fermé depuis la "décennie noire".
 
Plus loin, le MAMA style néo mauresque dit " style Jonnart". Charles Jonnart  gouverneur général de l'Algérie imposa  un nouveau style d'Etat aux constructions publiques, un style architectural aux tendances orientales pour réhabiliter la culture indigène et valoriser le patrimoine mauresque, en privilégiant les traditions locales... Dépêche algérienne 1906, Préfecture 1908, Galeries de France 1909, Grande Poste 1910.

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Le grand magasin des Nouvelles Galeries (1909) dites ensuite Galeries de France puis Galeries Algériennes devenu le MAMA musée d'art moderne d'Alger fermé en mars 2014 à cause d'une exposition en préparation.
 
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Sur la place ex Bugeaud, la statue équestre d'Abdelkader a remplacé la statue en bronze de  Bugeaud Thomas Robert duc d'Isly. Erigée en 1852 au centre de la place, puis déplacée sur le côté droit de la place en 1927, la statue représentait Bugeaud avec son costume populaire et sa fameuse casquette. Déboulonnée par le Génie, rapatriée en 1962, elle est installée aujourd'hui à Excideuil derrière des remparts, dans la cité médiévale où elle a été inaugurée en 1999.

 

 Isly est le nom de l'oued qui donna son titre de gloire au Maréchal Bugeaud et le premier nom à la rue.
   

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En face, le Milk Bar qui reste associé pour moi au nom de Minne et aux premiers attentats urbains le 30.9.1956.

Alger centre toujours. On a évité paraboles et rideaux disparates que j'appelle "rideaux de pudeur". On en distingue un pourtant au 4ème étage de l'immeuble ci-dessous mais il est blanc, discret.
            Ci-dessous, très bel  immeuble haussmannien du Monoprix ( aujourd'hui Promi ) où ma mère, jadis, travaillait "aux écritures".

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Ci-dessous, la Grande Poste (1910) magnifique édifice emblématique du style néo-mauresque dit Jonnart et centre d'Alger qui se déplaça vers le Sud avec cette construction.
  Les PTT Poste, Télégraphe, Téléphone étaient une puissante institution de service public pendant l'époque coloniale.

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 Sous la galerie de colonnes doubles, écrit en arabe en lettres d'or sur fond bleu : courrier, communication. 


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Marwa et Claude devant la Grande Poste lieu de tous les rendez-vous jadis. Nous allions aussi y téléphoner et envoyer des " télégrammes"  parce qu'il était très  difficile d'obtenir une ligne de téléphone et que les "portables" n'existaient pas, bien entendu.
J'y retrouvais pour un échange au téléphone depuis Constantine, dans une des nombreuses cabines, sur appel d'une  standardiste de la centrale téléphonique, tous les Dimanche à heure fixe mon "fiancé" de l'époque jusqu'au jour où le téléphone s'est tu, définitivement, pour moi.
 Aujourd'hui où ce décor ne m'est plus habituel, je peux admirer ce monument magnifique des architectes français Voinot et Tondoire, avec ses deux faux minarets, les trois arceaux de sa façade surmontés d'une galerie de colonnes doubles, son escalier de marbre, son parvis et ses trois portes monumentales de bois précieux. Je n'ai pas vu la coupole dissimulée par  je ne saurais dire quoi ( voir le cliché). un très gros panneau noir. Des travaux en cours  peut-être à la suite de l'incendie du Mercredi 19 Décembre 2013.**
**  J'apprends aujourd'hui 16 Mai 2014 par Zina, au téléphone, qu'il s'agit d'un panneau publicitaire !  provisoire ? Espérons !
 
 Je n'aurai plus le temps, hélas, de retourner admirer l'intérieur et le magnifique plafond de la salle principale et les stucs sculptés.


Addendum : Echappées belles sur France 5 Octobre 2016 Un été en Algérie. www.programme.tv › sur France 5 Echappées belles

Résumé du programme. D'Alger à Oran, Raphaël de Casabianca part à la rencontre des Algériens qui explorent, innovent et remettent au goût du jour des ...

Et non ! Mr le journaliste de l'émission Echappées Belles diffusée en Octobre 2016, les Egyptiens grands bâtisseurs, comme chacun sait, n'ont pas édifié cette Poste magnifique néo mauresque comme l'affirme cette dame algérienne qui vous accompagne et vous guide. Et vous avez opiné Mr le journaliste ? Mais c'est révoltant ! Vous avez gobé à cause des Pyramides ? La réécriture de l'Histoire est dans l'air du temps ! Rendons à César...et à la Grande Poste d'Alger construite par la France en 1910, à l'époque dite coloniale, ses deux architectes bien français Voinot et Tondoire. Vous devriez préparer vos émissions avec plus de professionnalisme, moins de dilettantisme ou de complaisance.
Charles Jonnart  gouverneur général de l'Algérie imposa  un nouveau style d'Etat aux constructions publiques, un style architectural aux tendances orientales pour réhabiliter la culture indigène et valoriser le patrimoine mauresque, en privilégiant les traditions locales.. Dépêche algérienne 1906, Préfecture 1908, Galeries de France 1909, Grande Poste 1910 !
   Oui ! la France a construit aussi en réhabilitant la culture indigène !

A proximité se trouvaient  le jardin Laferrière et une statue de jeanne d'Arc vandalisée en 1962. Restaurée, elle est aujourd'hui à Vaucouleurs.

 
   

    "Plateau des Glières"
  Une zone urbaine d'Alger alors département d'Alger jusqu'en 1962, a été baptisée le « plateau des Glières » en  raison de la présence du Monument aux morts de ceux tombés pour la France pendant les deux guerres mondiales et en hommage notamment à la lutte des maquisards savoyards durant la Seconde Guerre mondiale.
 Ce monument en marbre blanc des sculpteurs Landowski et Bigonet avait été érigé en 1928 en hommage aux morts de la grande Guerre. Trois cavaliers en tenue de spahis sur leurs chevaux blancs portaient un gisant. Les noms étaient gravés sur de grandes plaques de marbre des deux côtés. Une maquette du monument est visible au Musée Paul Landowski à Boulogne Billancourt.

 
      Carte postale ancienne d'une collection particulière. Face à la baie, le monument en marbre blanc sculpté.

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 Face à la baie aujourd'hui (mars 2014) le monument aux morts actuel en béton coulé sur l'ancien et l'horloge florale . 
Les palmiers sont d'un bel effet.

Sur le  monument, chape de béton sur coffrage de l'ancien monument en marbre, qui a remplacé celui que nous avons connu, on voit, d'un côté, moulées  dans le béton, symbole de libération, des mains qui brisent leurs chaînes et de l'autre un combattant...
  Pourquoi  à l'occasion d'une visite de chefs d'Etats africains faire disparaître sur décision doublement sacrilège - humain et esthétique- des autorités en 1978 le monument qui rendait hommage aux morts de toutes origines  des deux guerres mondiales ? Après une tentative pour effacer les noms, un coffrage a été réalisé  et du béton coulé sur cette oeuvre en marbre blanc de grands  sculpteurs. Ce qui explique  l'aspect insolite, masse informe, du nouveau monument,  sarcophage, tombeau de béton de l'ancienne oeuvre d'art en marbre !

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  D'un côté, face à la baie, symbole de libération : des mains brisent leurs chaînes..

   
           Face arrière autrefois.

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Face arrière aujourd'hui (mars 2014) : une effigie "le soldat inconnu".


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       Pour l'Histoire. Le monument à l'échelle humaine !
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    Depuis le monument vers la baie d'Alger. A gauche, sur la photo,  siège de la Dépêche algérienne, le beau bâtiment néo mauresque avec son faux minaret de l'architecte Henry Petit (1906).
 
 
 
  Vue aérienne : Monument aux Morts, forum, Gouvernement Général à droite de l'image.  
  Plus haut, en gravissant l' escalier monumental de 26 m de large en 3 volées de 33 marches chacune le fameux Forum de près de 4000 m carrés dallé de marbre et l'immeuble du Gouvernement Général qui réunissait tous les services généraux de la colonie  dans 13 étages sur près de 5000 mètres carrés.
Et de là une vue magnifique sur la baie d'Alger et les montagnes de Kabylie.
  Le "Gouvernement Général" de style "Art Déco" très dépouillé, fonctionnel, avait été construit  à flanc de colline  entre les 2 guerres mondailes en 1930 sur les plans de l'architecte Jacques Guiauchain.
 Ces lieux sont chargés d'histoire pour nous qui l'avons vécue.
 13 Mai 1958: Journée de la Fraternité.  Nous y étions.
 La Salle Pierre Bordes rue Berthezène : la "première" en 1957 à Alger de la Famille Hernandez, la pièce de Geneviève Baïlac l'animatrice du C.R.A.D. centre régional d'art dramatique sur le petit peuple néo-français chaleureux, fraternel, attachant et heureux de Bab el oued avec sa truculence, son exubérance, son verbe haut. Nous y étions.
 Le 4 juin 1958, le "Je vous ai compris" du discours du général  de Gaulle prononcé depuis le balcon du Gouvernement général tendu de tricolore, avec Salan à sa droite et Soustelle à sa gauche. Non ! Nous n'y étions pas. Nous l'avons écouté à la radio. La télévision n'arrivera à Alger qu'en 1960. Mais j'ai, depuis le balcon rue Michelet chez mes beaux parents, photographié de Gaulle sortant du tunnel des Facultés sous les acclamations et cris "Algérie française" de la population massée partout, ce fameux 4 Juin 1958.
 Le 24 avril 1961, le "putsch". Nous n'y étions pas non plus. Ma fille n'avait pas trois mois. Très inquiets nous avions l'oreille collée à la radio, à El Biar où nous habitions.
  Moins de cinq mois plus tard, le 5 septembre de la même année, nous quittions notre pays définitivement. Après le referendum, "nous avions compris" !

Le 4-6- 1958 De Gaulle et sur le même balcon  le 24-4- 1961 Le "quarteron" des généraux du putsch.


  J'ai  pris cette photo le 4 juin 1958 d'une fenêtre rue Michelet chez mes beaux parents. De Gaulle sous le tunnel des facultés.

 Là s'arrêtera notre promenade dans le centre d'Alger par manque de temps. Je voulais aussi, avant le départ, revoir El Biar, peut-être le jardin St Raphael s' il existe toujours et la Clinique ex Solal où sont nés mes deux enfants.
Sur le chemin vers le parking, l'hôtel Safir ex Aletti où nous dansions  le Dimanche après midi aux" thés dansants de l'Aletti" parfois avec l'orchestre Lucky Starway si tragiquement disparu en juin 1957 lors de l'attentat du Casino de la Corniche.
Nous y avons aussi assisté aux mariages de certains de nos amis.

 
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