Jeudi 13 Mars 2014 premières impressions.

Premières impressions : le français. L'Islam.

 Arrivée dans la nuit du 13 Mars 2014, je ne vis rien. Il pleuvait à verse, le vent soufflait sur la mer démontée.


Photo prise le lendemain matin. Le temps était toujours au vent et à la pluie. Temps habituel à l'équinoxe de printemps, je l'avais oublié.


Ratiba, jeune femme de 30 ans, l'épouse de Mehdi, nous attendait avec chorba, salades et fruits. Les enfants excités ne dormaient pas encore. La petite Mariah, 2 ans et demi  parle  français. A la télévision, elle ne regarde que des dessins animés et jeux en français.

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Sidi mabrouk

A sidi mabrouk Constantine. En français et arabe.
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La chorba était si bonne que, à ma demande, le lendemain, Ratiba rédigera, sans une faute d'orthographe, en français la recette avec  "bon appétit!" à la fin.
Première surprise ! Ratiba parle et écrit parfaitement le français qu'elle a appris à l'école. Et elle ne comprend pas l'arabe des pays du Moyen Orient, à cause de l'accent, dit-elle. Et presque tous dans cet immeuble plutôt modeste parlent  le français et tous le comprennent. Mais, souvent, ils ne comprennent pas le berbère pourtant langue officielle mais non obligatoire, la langue arabe étant seule officielle et obligatoire
 Un peu plus tard, à Constantine, au marché où nous cherchions de l'eau de rose, spécialité de Constantine, " mais l'eau de rose, c'est en Juin ! ", Zina me dira ne pas comprendre la langue de"ce paysan des montagnes" (sic) . Les dialectes et particularismes locaux sont une entrave à la définition d'une identité nationale algérienne et j'ai cru comprendre là un des problèmes du pays et  certaines revendications des Amazigh. Ce problème d'unification linguistique s'était posé aussi à Napoléon. Adieu ! le breton, le corse, le basque, l'auvergnat ! etc...
 
Voir le document sur l'arabe algérien à la fin de cette page.
 

Le vent a soufflé très fort toute la nuit sur les flots noirs déchaînés visibles d'une fenêtre de l'appartement de Zina. J'ai peu dormi.
 Et à 5 heures du matin le muezzin de sa lancinante litanie monocorde a appelé avec un haut parleur fort sonore les fidèles à la 1ère prière. La petite mosquée est à quelques pas et  bien que familiarisée jadis avec ces appels à Constantine et à Tlemcen, j'ai pris conscience que j'étais sur une terre d'Islam. " L'Islam est le noyau sociologique de la nation algérienne". peut-on lire dans le code de la nationalité de 1963. Il définit son identité.
Il subsiste en effet très peu d'édifices religieux des 2 autres monothéismes.

 La plaque en marbre de Notre Dame d'Afrique (1921) ci-dessous a été "corrigée" dans le sens de la nouvelle Algérie. Je ne connais pas l'inscription antérieure, sous la petite plaque surajoutée.

  Plaque n d

  Partout des mosquées comme jadis en France les églises et leurs cloches dans le moindre petit village quand la France était " Fille aînée de l'Eglise". Mosquées récemment construites ou en construction, souvent très belles, ambitieuse, pharaonique comme celle de Constantine, joyau d'architecture, parfois modestes ou de conception originale, elles se multiplient ainsi que les universités islamiques.
 A Mohameddia, face à la mer, une mosquée est en construction. Elle sera la 3 ème du monde par ses dimensions avec un minaret de 300m de hauteur et pourra accueillir 40000 fidèles.
Pour les voyageurs, bergers et routiers de petits oratoires aménagés avec quelques tapis de prière dans les endroits les plus insolites..
          
Sur la route vers le Sud. A  l'arrière d'une rôtisserie.